Naruto Katana RPG V3
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 Vision brouille [ Pv. Yue ]

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Je m'appelle Saru Jin et je suis un ninja.


Saru Jin


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MessageSujet: Vision brouille [ Pv. Yue ]   Vision brouille [ Pv. Yue ] Icon_minitimeLun 28 Fév - 9:04

Dans mon champ de vision, les deux secteurs de l'horizon se confondaient en un tableau chaotique, le tout sans aucune lumière autre que celle du disque argenté de la lune. Mes pieds lourds traînaient sur le sol de terre battu, soulevant un léger nuage de poussière. J'avais l'impression que j'allais tomber là, sur la route, que les animaux sauvages allaient faire un festin de mon corps ou qu'un sombre inconnu me dépouillerais de ces documents récupérés au prix d'efforts inestimables qui étaient bien à l'abri dans mon sac de voyage. J'avais sommeil, le sol tanguait sous mes pieds et j'avais si hâte de rentrer au village que j'irais donner mon âme pour y être déjà. J'étais épuisée. Dans mon esprit ne régnait qu'un brouillard à l'innommable confusion, entamant mon jugement et mes réflexes. Si quelqu'un m'avait attaquée dans cet état, je me serais rendue en tombant endormie sur le sol... Il ne me restait peut-être qu'une heure avant d'atteindre les portes du village, la dernière distance que je devais faire à pied, mais cette distance devint pour moi en deux, puis trois, puis quatre et cinq fois plus longue. Normalement, j'aurais fait une halte plus tôt, mais je m'étais mise dans la tête que je dormirais dans un vrai lit, ce soir. Alors, seule, j'arpentais la route jusqu'à Kirigakure. Je tiendrais. Je l'espérais... Après tout, à cette distance du village, si je m'endormais, un autre ninja finirait par me retrouver... Non! Je devais remettre mes documents en main propre au Mizukage! Mes paupières étaient lourdes, si lourdes qu'elles se fermaient toutes seules et que je devais faire preuve d'un triomphe de volonté pour garder le regard fixé droit devant moi.

Cela faisait plus de vingt heures que je n'avais pas dormi. J'étais de retour d'une mission qui, à la base, n'était pas particulièrement difficile, mais le fait que j'aie été seule pour l'accomplir l'avait transformée en véritable épreuve de marathon. Je ne sentais plus mes pieds. J'avais dû partir au petit matin pour récupérer des documents d'espionnage industriel. Un fiasco, puisqu'il s'avérait que l'homme que je devais poursuivre avait rejoint ses coéquipiers avant que je ne le rejoigne. Mission de rang C. Seulement récupérer les documents et m'enfuir. Mais c'était sans tenir compte que le fautif faisait partie d'une organisation spécialisée qui engageait des ninjas mercenaires pour défendre ses membres. Il m'avait fallu leur passer sur le corps. Et maintenant, j'étais morte de fatigue, arpentant le chemin de la maison. J'espérais que cette mission serait bien payée, au moins, parce que même si je ne faisais pas mon travail par avarice, j'avais des besoins financiers et je n'aimais pas perdre mon temps. Le pauvre commerçant victime devait ne pas savoir de quelle machination il avait été la cible, sinon, la mission aurait été classée de rang B et le prix, bien plus élevé. En fait, je n'avais hâte que de m'allonger dans mon lit et d'avoir une bonne nuit de sommeil. Alors que je marchais, j'eus soudainement une pensée. C'était futile de lutter contre la fatigue. J'allais tomber endormie, là et je serais fichue. Je décidai alors de prendre le reste de la nuit (il ne restait plus que quelques heures de noirceur) pour dormir un peu.

Je m'arrêtai alors le long du chemin, puis décidai de m'enfoncer un peu dans le minuscule boisé qui courait la route à cet endroit. Je finis par trouver un endroit discret, dans un arbre en hauteur, au haut duquel je suspendis tous mes bagages avant de monter m'y percher. Les branches n'étaient pas particulièrement sécuritaires, voilà pourquoi je m'attachai à la taille avec un bout de corde solide. J'essayai ensuite de m'installer tranquillement. La barre rugueuse me scindait le dos en deux, mais c'était tout de même supportable. Dans ma jeunesse, à force de jouer dans les arbres, je m'étais bâtie une résistance à y dormir. Le sommeil pesait grandement sur mon esprit embrumé, si bien qu'en posant la tête sur une boule de vêtements, je m'endormis en un éclair. Le calme, il n'y avait que cela, que cela et des feuilles d'arbre au-dessus de ma tête.

* * *
Un bruit, un piaillement, ou plutôt un gazouillis rompit la quiétude de l'océan vide dans lequel je nageais. Un bruit de plumes froissées, un oiseau qui quittait sa branche. J'étais réveillée. Il faisait plus clair, je le voyais au travers de mes paupières. Cependant, aucun or spécifique au soleil, qu'une lumière perlée. La première sensation que j'eus, ce fut une énorme douleur au dos, celle d'être ankylosée. Ensuite, vint celle d'un déséquilibre sur la droite. Immédiatement, j'eus le réflexe de tendre ma main vers un invisible support. Mauvaise idée. À peine esquissai-je ce geste que ma position devint critique et je basculai dans le vide en lâchant un grand cri.

Au même moment où je perdais mes repères physiques, j'ouvris les yeux. Le sol s'approchait à vitesse vertigineuse de moi, jusqu'à ce que je sente une force sur ma taille, une force qui me coupa le souffle. Ma chute vers l'herbe verdoyante stoppa net à cet endroit, non sens qu'un grognement à moitié étouffé ne s'échappe de mes lèvres. Je mis un temps fou à me rappeler où j'étais et pourquoi j'y étais. La mission. Ce fut ma priorité. Un lien enserrait ma taille, relié à la branche de l'arbre sur lequel j'étais perchée. Je me retournai en utilisant la corde et l'arbre pour me garantir une prise. Autour de moi, une véritable purée de poix emplissait l'atmosphère, à un point tel que je ne distinguais même plus les ramures supérieures de mon support végétal. Je voyais à peine les contours de mon sac, coincé entre deux branches. Il semblait intact, contrairement aux quelques morceaux de tissus que j'avais utilisés pour me faire un oreiller. J'aperçus sur le sol mes vêtements, éparpillés, lorsque je me retournai à nouveau vers la pelouse. Enfin, je me décidai à bouger. J'ignorais l'heure qu'il était mais le matin était bel et bien là et la fatigue de la veille, si elle ne s'était pas évanouie, s'en était retrouvée grandement diminuée.

Rapidement, je défis mon « campement » improvisé pour me remettre en route vers le village caché du Brouillard. Mon précieux colis était bien à l'abri dans mon sac. Je me dépêchai néanmoins le long de la route, puisque je constatai qu'il était au moins dix heures du matin, alors que j'étais sensée être rentrée depuis la veille. Cette mission avait déjà duré trop longtemps. Je connaissais le chemin par cœur, c'est donc presque au pas de course que je franchis la distance à parcourir. Au bout de trois quarts d'heure, je me tenais devant les immenses murailles qui entouraient Kirigakure. Le sommeil avait recommencé à vouloir s'emparer de mon corps, mais je résistais vaillamment jusqu'à passer l'immense portail. Plus qu'une minuscule distance à franchir pour être débarrassée de ce fardeau sur mon flanc et pouvoir profiter d'un peu de repos bien mérité. Mon lit m'appelant, je courus pour me rendre au bureau du Mizukage. Je regardais un peu devant moi, pour être sûre de ne pas foncer dans quelqu'un, puis j'aperçus dans la rue une silhouette qui m'était familière. L'espace d'un instant, j'avais détourné le regard de mon chemin. Je sentis quelque chose sur mon pied, quelque chose contre laquelle je butai à l'aveuglette. Je m'affalai sur le sol, puis juste avant d'y atterrir brutalement, je cherchai à saisir le vide. Contre toute attente, ma main croisa un bras qui traînait par là et, même emportée par mon élan, je parvins à me saisir à ce membre étranger. J'étouffai un grognement de contrariété. Enfin, je tâchai de me composer un visage désolé lorsque je relevai la tête, en équilibre plus que précaire grâce à cette personne. En relevant les yeux vers elle, je vis que c'était un homme sur lequel j'avais failli tomber... ou plutôt, sur lequel je m'étais retenue.

« Hihi... Désolée... Je crois que j'étais distraite... » dis-je en riant nerveusement.

Balayant la poussière qui avait atterri sur mes vêtements malgré tout, je m'éloignai du garçon. J'étais toute rouge de honte. Pour une acrobate équilibriste, on ne pouvait pas dire que cette journée avait bien débuté. J'étais en pleine rue, des commerçants et des jeunes s'affairant autour de moi, en face de cette personne. Déjà, je devais avoir piètre allure. Alors, gênée, je fis une courte révérence en me présentant.

« S-Saru Jin, Chûnin de Kiri. Désolée de vous avoir bousculé! »

En relevant la tête, je pus le distinguer. Ses yeux étaient d'un bleu de glace, tandis que sa tête était couronnée d'une masse de cheveux argentés. Une cicatrice rouge ornait un de ses yeux, tandis qu'ils me fixaient. Moi, je devais avoir les cheveux en bataille et de grands cernes sous mes yeux, mes vêtements noirs à la ceinture blanche tous froissés. Quelles belles circonstances pour une rencontre. Il y avait aussi cette vilaine plaie sur mon bras gauche, tout près du petit anagramme de singe qui l'ornait. Je devais faire pitié, honnêtement, si pressée et si tête en l'air.


Dernière édition par Saru Jin le Ven 18 Mar - 17:12, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Vision brouille [ Pv. Yue ]   Vision brouille [ Pv. Yue ] Icon_minitimeSam 12 Mar - 11:17

    J 'étais là, assis, contemplant l'éclat de la lune, si doux, si paisible, se reflétant dans ses cheveux argentés. Je pensais, j'étais perdu, perdu dans mes souvenirs, mais aussi dans la dure réalité, repensant à ce qui avait fait de moi ce que j'étais maintenant, d'une part, un enfant de Dieu oeuvrant pour le bien, annihilant les ténèbres. Les ténèbres, c'était une tâche exemplaire, mais pour autant impossible à réaliser, car chacun de nous possède une pare de bien, mais surtout une pare de mal et rare sont ceux qui ont une âme pure. Et puis de l'autre, j'étais devenu un criminel, j'étais devenu ce que j'avais mis tant de mal à traquer, à ''soigner''. J'avais fait souffrir au tour de moi, j'avais provoqué la mort, j'avais fait le mal. De messie de Dieu, j'étais devenu son instrument.

    Enfin, cette époque est belle et bien finie, même si je sens, toujours au fond de moi, mon coeur, qui se déchire un peu plus, qui se déchirait un peu plus et ce à chaque fois que je privais ce monde d'une vie et cela me tourmentait, sans cesse. Oui, tout cela n'est pas fini, mais est-ce que ça finira un jour ? Bien, il fallait que je me ressaisisse. Je me relevai, mes cheveux aux reflets d'argent se secouant dans l'air, puis retombant devant mon visage, me rendant mal voyant. Tout de suite, je fis un mauvais pas, et tomba du toit ou je m'étais installé, pour contempler les merveilles encore inexplorées que sont celles de l'univers. Heureusement, ma chute n'était pas très haute, je retombai facilement sur l'un des balcons présent à quelques mètres en dessous de moi. Je redescendis alors, tranquillement, en longeant la paroi du bâtiment, atterrissant à terre, soulevant un léger nuage de poussière qui alla effectuer un bal aérien, pour ensuite se retrouver plaqué au sol. Fascinant.

    J e ne perdis pas de temps et pris la route. Je ne savais pas où j'allais. Je ne savais même pas pourquoi je marchais, pourquoi j'étais sortis. Tout ce que je savais, c'est qu'il fallait que je prenne l'air, et rien de mieux que de vagabonder la nuit, dans le calme plat, dans le silence. Tendis que je continuais à marcher, j'aperçus une lumière au loin. Qu'était-ce ? Car à cette heure, aucune autre lumière n'était allumée. Curieux, j'allais voir. Il s'agissait juste d'un simple marchant de friandises, et c'était très rare, qu'il soit ouvert à cette heure. J'entrai dans la boutique, voulant assouvir ma faim. Lorsque j'arrivai au contoire, le marchand fit un léger bon, comme s'il était surprit de voir quelqu'un, ou bien, surprit de me voir ? Il est vrai que, partout ou je passais, les regards se tournaient, interloqués, apeurés... Étais ce si affreux de me voir ? J'avais commis tellement de crimes, que mon visage avait fini par refléter le mal incrusté dans mon coeur. Tout de suite, j'achetai un baronnet de calamar frit, et je partis sans rien dire.

    Je retournais dans la rue, je retournais sur mes pas. La brume était plus présente, et le jour commençait à montrer son visage. Alors que je finissais mon bâtonnet, je vis une femme, en face de moi. Que faisait elle ici ? Je jetai alors le bâtonnet à terre, et continuai dans sa direction, jusqu'à ce que celle-ci trébucha. J'étais assez proche, je courus en sa direction, et je la rattrapai à temps avant qu'elle ne tombe à terre. Elle se releva assez rapidement et enleva la poussière qui s'était logée sur ses vêtements.

    « Hihi... Désolée... Je crois que j'étais distraite... S-Saru Jin, Chûnin de Kiri. Désolée de vous avoir bousculé! »

    S a voix était si douce, si pure, que l'on aurait pus la comparer à l'éclat de la lune. Ses cheveux violacés aux reflets mauves étaient en pétards. Elle avait le teint claire. Ses yeux d'un bleu océan étaient couvèrent de cernes. Ses vêtements noirs se confondants au paysage, faisant ressortir une ceinture blanche, étaient tout froissés, son bras couvert d'une plaie. Saru ... elle était chûnin, à Kiri, tout comme moi. Je ne l'avais pas encore croisé au par avant. Elle était nerveuse, mais surtout très gênée. Je calmai le jeu, me présentant tout comme elle l'avait fait, esquissant un petit sourire.

    « Yue, chûnin de Kiri. C'est une joie de rencontrer une personne par cette matinée. Sans être indiscret, ou vous rendez vous ? Et, ce n'est rien, vraiment. »


    Désolé, c'est court, mais je suis un peu rouillé ^^'
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MessageSujet: Re: Vision brouille [ Pv. Yue ]   Vision brouille [ Pv. Yue ] Icon_minitimeVen 18 Mar - 18:44


Le brouillard. Tant de gouttelettes, de molécules en suspension dans l'air que de si près, on ne remarquait rien. Ce n'était qu'en portant mon regard autour de moi que je voyais la brume courir à même le sol et brouiller les contours de tout ce qui était plus en hauteur. Rien de surprenant à ce que, dans ma précipitation, ce soit une inoffensive roche laissée par égarement en travers de la rue qui m'ait fait trébucher. Certes, j'avais quelque chose pour excuser mon hébétude, mais je me sentait honteuse de m'être laissée berner par cette traîtresse. Les ninjas, spécialement les kunoichis, devaient savoir ne jamais tomber. Bien sûr, je me serais relevée en un clin d'œil si ce n'avait pas été de ce bras secourable qui traînait par là. Enfin, cela ne faisait qu'accroître mon embarras. Les femmes ninja n'étaient déjà pas bien vues dans ce village traumatisé par un passé plus que douloureux. J'avais tendance à croire que ce n'était qu'un hasard si, ce jour fatidique, nous étions débarqués à Kiri plutôt que Konoha, le prestigieux village caché des Feuilles au pays du Feu.

Je n'avais jamais prétendu vouloir quitter Kiri, mais au fond de moi subsistaient encore les séquelles de notre épopée inattendue. Je me rappelais que cette nuit-là, j'avais enfoncé si profondément les échardes du bois du bateau dans mes mains à force de me cramponner au bastingage que ces dernières étaient en sang au moment de quitter le navire. J'avais peur, j'étais stressée et si nerveuse que ma voix avait tremblé comme une vieille station de radio qu'on est incapables de régler sur la bonne fréquence. C'avait été insoutenable, simplement parce que j'avais l'âme en peine depuis que nous avions démonté notre chapiteau. Il y avait aussi les vapeurs inconnues qui rampaient au ras de la mer, avalant l'horizon et les contours, comme aujourd'hui. La seule différence, cette fois, était que je ne m'en allais pas vers l'étranger. Enfin si... Ou plutôt, l'étranger était venu à moi.

Je me disais, à ce moment, que j'aurais peut-être mieux fait d'avoir une nuit de sommeil pleine à partir du coucher du soleil et jusqu'à l'aube. Si c'avait été le cas, j'aurais été beaucoup moins pressée, j'aurais été un million de fois plus présentable à ce jeune homme et je n'aurais pas passé cette nuit inconfortable dans les branches d'un arbre, mais plutôt probablement dans la chaleureuse chambre d'une auberge le long du chemin. Hélas, j'avais mésestimé la distance à parcourir et l'épuisement qui m'avait prise pour finir dans un boisé. J'étais bien contente que personne n'ait vu le Singe qui se balançait au bout d'une corde et, tel une pomme, d'un arbre était tombé. Je dus interrompre le fil de mes pensées pour revenir au moment présent, à l'interlocuteur au mignon visage. Si cela n'avait été de l'apparente maturité de son regard, je l'aurais pris pour un enfant. Ses yeux sincères, de couleur d'acier, suivirent le mouvement de ses lèvres lorsque celles-ci se fendirent en un léger sourire, rassurant, chaleureux.

« Yue, Chûnin de Kiri. C'est une joie de rencontrer une personne par cette matinée. Sans être indiscret, où vous rendez vous ? Et, ce n'est rien, vraiment, » dit-il d'un trait.

Une voix douce, comparable au murmure du vent, se fit ainsi entendre sur la place, mais étouffée par le brouillard et sans intérêt pour les badauds. À en voir sa stature, il était très difficile de croire que j'avais affaire à un ninja du même niveau que moi. Pas spécialement frêle, ni très musclé non plus, il donnait l'impression qu'il suffirait d'une brise qui passerait à l'état de vent pour que ses pieds décollent du sol. À le regarder rapidement, j'avais même l'impression que j'étais un peu plus grande que lui. Néanmoins, sa taille ne signifiait pas grand chose. C'était parfois dans les plus petits pots qu'on trouvait les meilleurs onguents. Me rendant compte que je le dévisageais ouvertement depuis quelques secondes, je détournai le regard.

Dès que je le fis, mes yeux s'accrochèrent à un chien errant qui fuyait dans une ruelle un commerçant en colère, une pièce de viande entre les dents. Le cliché... Encore et encore, les mêmes histoires se répétaient, comme un flot continu. C'était peut-être ça, de vivre. Pas nécessairement du nouveau tous les jours, mais la présence rassurante d'un quotidien duquel on pouvait larguer les amares quand bon nous semblait. Enfin, la silhouette canine disparut dans la ruelle, et mes yeux ne furent plus fixés que sur un mur nu. Un silence cottonneux, assez lourd, s'était installé entre moi et ce Yue. Ni son nom, ni son visage ne me revenaient en tête. Finalement, je revins à mon interlocuteur. Je m'étais brièvement perdue dans mes pensées. Le temps de me rappeler de sa question, de revenir à moi-même et je lui répondis, confiante :

« Je me rends au bureau du Mizukage... Comme je viens de terminer une mission. »

Oui, une mission qui avait gaspillé bien du temps, bien de ce temps si précieux qui ne coulait pas en cascades quand bon me semblait. Pas comme l'eau qui s'écoule volontiers à flots d'un robinet ouvert. Au moins, j'espérais que l'homme payerait le prix. On ne partait pas à la poursuite d'un membre d'une organisation criminelle comme celle-là dans un simple élan de générosité, du moins, à mon avis. Ce n'était pas sécuritaire, pas honnête et dangereux. En replaçant une mèche rebelle, je soupirai doucement. J'étais encore fatiguée, mal fagotée, j'avais bien envie de rejoindre mon lit et ce n'était pas que je n'aimais pas rencontrer des gens, mais étant donné mon état actuel, je n'étais pas vraiment en nerfs de taper la discute avec un étranger... Ou du moins, un inconnu. Non, en fait, je devrais tout de même garder le sourire. J'étais Saru, non? Les singes ne pleuraient pas. Les singes jouaient. Le spectacle devait continuer. Je souris au jeune homme, le visage empli d'une joie qui n'était pas la mienne.

Ce qui faisait néanmoins mon bonheur, c'était que je n'étais plus aussi seule dans l'étrange brouillard de distorsion avec la réalité que me créait cette fatigue innommable. Sous mes yeux, je savais que de tristes cernes bleutés ne me mettaient pas en valeur. J'avais honte de l'avouer, mais je crois que cette fois-ci, j'aurais carrément préféré m'étaler par terre et y dormir pendant des heures et des heures. Puis soudain, je me demandai si je parviendrais jusqu'aux portes du bureau du Mizukage en un seul morceau. Yue, ce jeune homme, pourrait peut-être me tenir éveillée le temps du trajet. Après tout, peut-être n'était-il pas en train de faire quelque chose, lui aussi... Ou peut-être pas. Aussi bien lui demander, n'est-ce pas? Mais j'hésitais. En temps normal, ce n'aurait pas été le cas, je me savais directe et franche... Trop franche. Mais après tout, quand il faut savoir, il faut savoir. Je mis les mains sur mes hanches et, toujours le sourire aux lèvres, j'ajoutai :

« Mais... Je ne voudrais surtout pas vous déranger. Alliez-vous à quelque part également ? »

Ce n'était pas mon genre d'hésiter à poser une question, mais un léger trouble s'était glissé dans ma voix. Était-ce Yue lui-même, ou simplement le fait de rencontrer quelqu'un qui me rendait nerveuse? Je me savais peu douée pour les relations sociales, chaque nouvel ami que je ne faisais finissant systématiquement par me tourner le dos. Tous sauf Natsuki, Ren et Aomaru-sensei. Sauf qu'on s'entendait qu'ils n'avaient pas trop le choix... Soit c'était cela, soit je restais sur la touche toute la durée de mon entraînement de Genin. Mais pourtant, je me rappelais cette première fois, ce premier petit discours auquel nous avions eu droit, tous. C'était le premier matin après lequel nous avions eu nos diplômes, tout de suite après que nous ayons été jumelés ensemble.

............................................................................................. Flash Back

Les trois silhouettes étaient assises sur un banc, face à la mer. Accroupi en travers du chemin, leur maître leur faisait face. Un grand aux cheveux longs et noirs, le regard doux comme une neige de printemps, un plus petit aux cheveux brun foncé et une autre, la plus frêle des trois, ses longs cheveux violets attachés en une queue de cheval. Elle était assise au milieu, tandis que leur sensei, portant de grandes lunettes à la teinte verte, leur parlait. Les trois enfants demeuraient très nerveux, malgré le vent assez fort et le bruit apaisant des vagues qui se fracassaient sur la berge. Les trois enfants écoutaient avec attention.

« Vous serez mes élèves. Vous savez ce que ça signifie ? Ça signifie que toutes les conneries que vous ferez passeront sur mon dos. Ça signifie aussi que je devrai vous montrer tout ce que je sais. Avez-vous des questions ? »

Les trois restèrent silencieux un moment, échangeant des regards discrets. On ne pouvait pas dire qu'ils étaient tous les trois très proches les uns des autres, mais comme les deux garçons étaient amis depuis très longtemps, leur compagne féminine se sentit bien plus à l'aise entre eux deux. Il faut dire aussi que cette petite en avait dans le ventre. Ses mains sur le banc, de chaque côté de ses genoux, ses jambes battant une mesure imaginaire, elle souriait.

- C'est vrai qu'on va apprendre à marcher sur l'eau, les murs et les plafonds ? demanda la petite.

- Pourquoi pas, jeune demoiselle, pourquoi pas... répondit le maître, énigmatique.

Et ce fut le début d'une énorme période de questions où les esprits des nouveaux Genins, en ébullition, s'informèrent de leur avenir.


............................................................................................. Fin Flash Back

[ HRP : Désolée du délai, mais je pense que ça valait la peine d'attendre ! Ne te presse pas pour répondre et n'hésite pas à me le dire si un truc te chicote. Je n'ai pas vraiment révisé, faut dire qu'il est près d'une heure du matin et que je ne suis pas habituée à me coucher aussi tard ! xD Bon courage pour la réponse ! (Ah oui, et j'ai changé le titre du sujet pour qu'il convienne mieux.) ]
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